Oops une morte... [Libre]

- On se balade la nuit jeune fille ?

Mey émergea de la pénombre tout en se rapprochant de la jeune fille qui se trouvait non loin de là, pratiquement cachée dans un recoin du couloir, prise par surprise par la personne qui l’avait pourtant invitée en ce lieu. Visiblement rassurée sur l’identité de cette voix doucereuse, Isuline vint à son encontre. Mey la contourna tout en laissant une main s’amuser avec quelques mèches de la somptueuse chevelure de l’étudiante.

- De plus dans le couloir interdit de l’académie. Voilà qui n’est pas très sage…

Mais la jeune fille n’était pas d’humeur et ne pris pas le temps de relever les remarques moqueuse de se qu’elle croyait être sa condisciple. Elle se retourna brusquement, son regard chocolat étincelant cherchant immédiatement à déceler quelques expressions sur le visage de Mey qui pourrait la renseigner rapidement sur le sujet d’actualité.

- Adam a craqué ?

Mey quitta de vue le regard devenu perçant de l’humaine. Cette dernière était d’une puérilité sans bornes lorsqu’il s’agissait de garçon et même si sa dernière conquête en titre j’ai dénommé Adam Cooper était un des garçons les plus loyal qu’il soit donné de voir dans cette école de dépravés, Isuline voulait tout tester chez lui, y compris sa capacité à refuser les avances d’une autre fille. Pour se faire bien sûr Mey avait été un choix judicieux pour Isuline puisqu’elle la pensait être une des plus brillante élève que comptait l’académie et l’une des plus belles et, malheureusement pour elle, l’une des plus sadique. Mais ce qu’elle prit pour de l’amitié profonde lorsque Mey accepta sur le champ n’était pourtant autre que de la perversité pur de sa part, qui était d’ailleurs son unique motivation de sa présence en ces lieux. Oui la Terre était son terrain de jeu favori ces temps ci, tout était si facile, une simple envie si rapidement comblée…

- Oh ça pour avoir craquer, il a en effet craqué …

Mey fixait un tableau sombre dont elle ne voyait pas grand chose d’ailleurs, mais peu importait son attention était toute dirigée vers la réaction de son interlocutrice. Ses paroles étaient pourtant encore lourdement chargées d’ironie. Elle faisait plutôt allusion à des craquements sonores et physiques plutôt que psychologique mais en somme Isuline ne pouvait même pas l’imaginer.

- Je le savais ! Quelle enflure ! Je vais le tuer de mes propres mains.
Mais au fait pourquoi m’avoir donné rendez vous ici je ne comprends pas, ma chambre aurait été bien plus sûr !

- Hum peut être, ou peut être pas. Il y a toujours des oreilles qui traînent là où elles ne devraient pas être…

La jeune fille hocha la tête doucement, elle était tellement naïve. Se contenter d’une si vague raison, dont l’implicite était bien plus sordide qu’une histoire de vengeance puérile et frivole.
D’un mouvement ample mais précis du poignet Mey envoya l’étudiante contre le mur le plus proche, malheureusement un peu trop rapidement pour que la pauvre jeune fille tienne sur ses pieds après sa confrontation avec la dalle froide. Elle ne la regarda même pas tomber lourdement au sol dans un recoin du couloir, au détour d’une armure poussiéreuse. Mais elle ne se fit pas attendre et s’accroupit près de la jeune fille prenant le visage de celle ci dans ses mains, le regard qu’elle vit à cet instant fit naître l’excitation au fond de ses entrailles.

- Il en a pleuré le pauvre garçon.

Le visage impassible Mey se délectait de toutes les émotions de l’humaine ; de la peur, de l’incompréhension, du doute. Le bégayement qui sortit de sa bouche si fine devait finalement définitivement ressembler à un ‘quoi’. Mey laissa enfin une expression se peindre sur son visage et se fut alors une réaction de surprise purement ironique.

- Quoi ? Tu as parlé de le tuer pourtant non ? Mais ne t’inquiètes pas quelqu’un d’autre s’en est chargé pour toi et soit rassurée il est mort dans d’atroces souffrances…

Doucement le regard de Mey s’était fait plus malicieux, plus amusé tout en proportionnalité au regard de sa victime qui s’était fait de plus en plus choqué et terrifié. Mais Mey voulait jouer encore un peu ainsi elle fit une moue faussement désolé tout en ce reculant légèrement en arrière, plaquant sa main libre sur sa bouche.

- Ooops ce n’était pas ça alors !

La pauvre victime ne bougeait plus, à moitié allongée par terre elle était figée. Elle n’arrivait apparemment pas à assimiler les dires de se qu’elle croyait être une valeur sûre et qui n’était en fait qu’un monstre dénué d’humanité. On était si vite jugée dans ce monde, pour la plupart tout était ou tout était blanc mais n’est ce pas la preuve d’une pensée si peu développée, si indécise, que des millions d’êtres vivants en étaient des exceptions. Mais pour revenir au sujet, elle comprenait un peu la vision que l’humaine avait d’elle à cet instant car il était vrai qu’elle l’avait utilisé dès le début de leur entente et que cette soit disante amitié n’était fondée que sur mensonges, hypocrisie et manipulation. Oui à cet instant elle comprenait bien qu’elle n’avait pas le profil de la parfaite copine d’école.

- Dommage, c’était pourtant très agréable à regarder, je suis sûre que tu aurais adoré.

Toujours aucune réaction de la part de sa victime, Mey en serait presque ennuyée si elle ne voyait pas toute l’ampleur des pensées d’Isuline dans son regard. Elle aurait d’ailleurs bien mordu cette peau si blanche et lisse de sa chère amie pour lui rappeler que tout ceci n’était pas un rêve, qu’elle n’allait pas se réveiller dans son lit en sueur dans quelques instants mais malheureusement pour elle, elle ne supportait pas le goût du sang en ce moment. Finalement c’était bien Isuline la moins chanceuse dans cette histoire puisqu’elle devrait endurer bien plus qu’une simple morsure puisque cette incapacité frustrait au plus haut point son boureau.

- Mais je peux te montrer comment c’était si tu veux.

Tout en parlant Mey s’était à nouveau rapprochée de l’humaine, une main de fer dans un gant de velours s’était glissée à la base du cou de la jeune fille, leurs visages si proches que la victime put sentir le souffle régulier de Mey sur sa joue ; peut être est ce ceci qui la fit paniquer. Cette agitation fut rapidement contrôlée par des ronces sorties des murs qui vinrent s’enrouler autour des bras d’Isuline préalablement collés au mur par la rousse.

-Tss-tss, non mademoiselle vous n’allez pas me fausser compagnie si tôt, votre présence m’est … comment dire hmm … nécessaire.

Mey anticipa sur les cris de sa prisonnière en la bâillonnant d’un mouvement rapide. A présent elle allait pouvoir passer au niveau supérieur. Et bien sur pour se faire elle ne manquait pas d’imagination ou plutôt de connaissances. Connaissances acquises à la base grâce à des bouquins moyenâgeux et expérimentées depuis lors à quelques reprises. Elle se redressa de toute sa hauteur et fixa Isuline d’un regard froid, regard qui dériva vers les mains de celle ci puis sur ses ongles manucurés, si bien manucurés … La main gantée de Mey bougea lentement, arrachant tout aussi lentement un ongle de la main gauche de la victime. Le regard exorbité de cette dernière tint lieu de témoin sur la douleur qu’elle devait ressentir, le cri étouffé effleurant à peine l’ouïe de la Gleyra. Elle réitéra l’action, encore, encore et encore jusqu’à ce que le dernier soit arraché brutalement. Mey se pencha alors vers sa prisonnière et posa tendrement sa main sur l’une de ses joues, enlevant la traînée de larme qui la souillait, elle resserra sa prise soudainement arrachant une nouvelle plainte muette à sa marionnette et plongea son regard mécontent dans le sien rempli de larme.

- Ne pas t’entendre m’hôte tout plaisir. Souhaiterais- tu que je te libère ?

Isuline hochait difficilement la tête mais nouvellement animée d’une folie nommée espoir. A cette vue Mey reprit un masque d’impassibilité et fit disparaître les ronces qui retenait sa victime, victime qui ne put que s’effondrait à terre, le visage dissimulé par de longs cheveux couleur ébène. Mey réfléchissait à se qu’elle pouvait bien faire d’Isuline qui risquait d’alerter toute l’académie si elle la débâillonnait, quand des pas se firent entendre coupant cour à toute hésitation.

- Adieu Isuline, murmura t-elle à l’oreille de la concernée.

Elle lui brisa aussi tôt la nuque d’un geste précis et rapide, recueillant le corps désormais sans vie dans ses bras qu’elle fit glisser silencieusement au sol. Si tôt fait elle se redressa et s’éloigna dans le sens opposé aux pas qui se dirigeait vers elle. Elle souhaitait rester assez proche de sa victime pour voir quelle serait la personne qui la découvrirait, ainsi elle n’eut qu’à faire quelques pas pour se glisser derrière une armure d’où elle pouvait largement observer sans être vue. Pas qu’elle soit lâche mais elle n’avait pas envie d’une confrontation avec un ange qui se faisaient de plus en plus présents sur Terre.